• Réfléchir : tout de suite !   J'avais dernièrement l'idée d'ouvrir un blog, afin de partager des plaisirs de lectures et de la vie culturelle, ou tout simplement d'échanger, à tous propos. J'avais l'intention de débuter par ma réaction à la lecture de Boussole, le livre de Mathias Énard, dernièrement récompensé par le prix Goncourt.

       Et puis les évènements de cette nuit ont précipité mon besoin d'échanges, qui rejoint malgré tout ma première idée d'article : il s'agit ces temps-ci de ne pas perdre le nord, et de savoir quelle boussole nous consultons pour ne pas nous égarer dans les parages troublés que nous abordons.

       Après une telle horreur, encore une fois, c'est la sidération. Mais, et c'est affligeant de le constater, alors que l'ampleur des évènements actuels a été démultipliée en comparaison des attentats de janvier dernier - des kamikazes à la ceinture d'explosifs, plus d'une centaines de tués - il est terrible de constater que le choc que nous subissons comprend une nuance de déjà-vu, l'amorce d'une familiarité. Il est donc déjà temps de réagir.

       Nous sommes certainement beaucoup, presque immédiatement après avoir appris le drame, à nous être fait cette désormais récurrente et fataliste réflexion : "Encore des voix pour Le Pen..." C'est certain, nous allons les entendre marteler de plus belle leurs raccourcis haineux et stériles, ces champions de l'exclusion qui ne sont pas qu'à l'extrême droite, ceux pour qui le monde se partage entre les Bons - dont ils font évidemment partie - des Mauvais - groupe dont la limite est dangereusement floue - et pour qui une bonne politique consisterait purement et simplement à faire le tri entre ces deux catégories.

       Ne jamais céder à quelque forme que ce soit de cette pensée ! Aucun d'entre nous n'est à l'abri de s'y laisser aller, spécialement quand la peur et la douleur s'en mêlent.

       Les Bons et les Mauvais, ça n'existe pas, nous sommes censés avoir fait du chemin depuis la cour de récré, même s'il faut bien constater que parmi nous  se trouvent des personnes - peut-être bien des Français, ayant fréquenté l'école de la République - qui ont accumulé un tel stock de haine qu'ils choisissent de répandre le malheur autour d'eux.

       La question est donc : quelles sont les conditions dans lesquelles des êtres humains développent en eux un tel pouvoir de nuisance, pour que nous puissions éliminer ces conditions ?

       Il y a urgence à réfléchir.


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