•   Formidable ! Il y a longtemps que je n’ai plus voté PS au 1er tour d’une élection nationale (la dernière fois, c’était en 95), mais là, ce qui vient de se passer à la primaire de la “Belle Alliance Populaire” me réjouit : in extremis, les lignes bougent, et dans le bon sens ! Sauf accident, Hamon sera le représentant du PS et de ses alliés à la présidentielle. Quelles conséquences ?

     

      1/ Les sociaux-libéraux plus ou moins masqués risquent de rejoindre Macron ?

    Excellent ! Depuis le temps que la principale force de gauche pâtissait du flou idéologique, les choses vont enfin pouvoir s’éclaircir. Je serais étonné qu’ils entraînent à leur suite de gros bataillons de militants… Au contraire, les troupes vont pouvoir se remotiver, à pouvoir enfin porter un projet clair, et réellement progressiste.

     

      2/ Valls battu appellera-t-il ou non à voter Hamon comme ce devrait être la règle d’une primaire ?

    On s’en fout ! S’il le fait, tant mieux, mais que ce soit sans concessions au projet, et s’il ne le fait pas, tant pis : je parierais qu’une bonne part de ses électeurs du premier tour l’ont moins choisi pour l’idéologie qu’intimidés par la prétendue stature d’homme d’état qu’on a voulu leur vendre, autrement dit, rien n’indique à l’avance qu’ils partiront tous chez Macron.

     

      3/ Hamon sortant vainqueur d’une primaire peu mobilisatrice pourra-t-il espérer un bon score à la présidentielle ?

    Pour l’instant, tout ce qu’on peut affirmer, c’est que seul le premier tour de la primaire a été peu mobilisateur, pour le deuxième tour, ça reste à voir. M’est avis qu’une affiche Hamon / Valls, ça peut ramener davantage de monde, que ce soient des électeurs PS, mais aussi au-delà : combien sommes-nous qui tenterons dimanche prochain de ramener Valls à ses 5 % d’il y a cinq ans ? Et combien vont découvrir et  intégrer la dynamique du projet Hamon ? Que diront les commentateurs, si la participation dépasse les deux millions ?

     

      4/ Alors, Hamon et Mélenchon vont-ils faire doublon ?

    Ben non ! Au contraire, c’est une super occasion ! La proximité des projets renforce la crédibilité de l’un et de l’autre. Inutile donc, et même contre-productif, pour l’un de vouloir taper sur l’autre de peur qu’il ne lui pique des voix, cette attitude sera démobilisatrice (moi, je serai démobilisé…), et reviendra à insulter le deuxième tour de la présidentielle. Si l’un des deux passe le premier tour, sera-t-y pas content de compter sur la bienveillance, voire la participation active, de l’autre, pour une marche à la victoire finale ?

     

      Qu’est-ce qu’on risque ? La saignée du docteur Fillon. Qu’est-ce qu’on peut gagner ? Qu’un projet résolument progressiste - celui d’Hamon, celui de Mélenchon, voire un hybride des deux -  mobilise l’électorat. Moi, mon vote ira à celui des deux qui se montrera le plus bienveillant envers l’autre...

     

      Alors, cette recomposition, elle commence, ou pas ?


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  •   Ça y est, ces cinq ans de maldonne prennent fin : en sommes nous réduits à croiser les doigts pour que le pire ou l’un peu moins pire n’advienne pas ?

      Le pire : sa menace peut grossir cette fois-ci encore, mais advenir, ça ne devrait pas être possible. Il n’y a pas cette fois encore une majorité de gens qui y sont prêts. Ça suppose tout de même que dans le cas - probable - où le pire soit sélectionné pour le deuxième tour de la présidentielle, le nombre de ceux qui lui feront barrage, en votant pour le moins pire, reste élevé. On a déjà connu ça, ça fait mal, mais si on doit en arriver à cette situation - probable, sans heureusement être certaine - je souhaite que nous soyons nombreux à ne pas nous laver les mains du résultat, sous le faux prétexte que le pire et le moins pire, c’est la même chose.

      Le moins pire : il faut se méfier de verser dans le fatalisme et de le voir déjà advenu, quand on voit bien que ça renâcle dans ses propres rangs, et que ses réserves de mauvais coups à se donner à soi même sont pleines à ras bord.

      L’un peu moins pire encore, qui n’est prétendument ni d’un bord ni de l’autre (et capable de copiner avec de Villiers !) : il ne devrait prendre beaucoup de suffrages à gauche que si le vainqueur de la primaire porte l’héritage de ces cinq ans de maldonne. Qu’est-il à même de prendre à droite et au centre ? On verra bien…

      On peut espérer une victoire de la gauche - mince espoir, espoir quand même. À quelles conditions ? Que le vainqueur de la primaire soit Hamon ou Montebourg, et qu’ensuite soit celui d’entre eux qui aura été choisi, soit Mélenchon, accède au deuxième tour de la présidentielle. Toutes choses qui ne sont pas impossibles, mais indispensables : il n’y a que d’eux qu’on puisse attendre qu’ils appellent à voter Mélenchon au deuxième tour de la présidentielle, et dans le cas où c’est l’un d’eux qui accèderait au deuxième tour, il n’y a que pour l’un d’eux, qu’on peut penser que Mélenchon puisse appeler à voter.

      J’irai donc voter à la primaire, pour Hamon, et s’il est vainqueur, j’attendrai le dernier moment pour me décider, soit à lui renouveler ma voix, soit à l’apporter à Mélenchon, en fonction du mouvement que je sentirai se dessiner en faveur de l’un ou de l’autre, au premier tour de la présidentielle.

      Y a moyen !


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